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Tobias WAGEMANN

By 27 mars 2023juin 28th, 2023Doctorant·es lauréat·es 2022

Tobias WAGEMANN

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Tobias Wagemann est actuellement doctorant contractuel en première année à l’Université PSL. Il est rattaché à l’IHMC et à l’ED540. Sa thèse s’intitule : « Maintenir l’ordre colonial dans le Pacifique. Une étude comparée des polices coloniales de Nouvelle-Guinée allemande et britannique (vers 1880 – vers 1920) ». Il s’intéresse en particulier aux policiers insulaires qui sont recrutés par les administrations coloniales de Nouvelle-Guinée allemande et britannique au tournant du XIXème et du XXème siècle. Ce travail est effectuée sous la co-direction d’Hélène Blais et d’Isabelle Merle.

Le parcours de Tobias suit deux lignes directrices. Il a d’abord obtenu un master en histoire globale à University College Dublin en 2020. Il a ensuite été diplômé en 2022 du master d’histoire transnationale, codirigé par l’École normale supérieure et l’École nationale des chartes. Dans le cadre du master d’histoire transnationale, il a soutenu un mémoire de recherche intitulé « L’organisation d’une police coloniale en Nouvelle-Guinée allemande. Genèse d’un maintien de l’ordre en circulation (1899-1918) », effectué sous la direction d’Hélène Blais.

Projet EUR : Des années 1880 à la fin de la Première Guerre mondiale, deux administrations coloniales allemande et britannique apparaissent sur la partie orientale de la Nouvelle-Guinée. Peu après l’annexion, l’implantation coloniale pose des difficultés sur le terrain et les administrateurs coloniaux font rapidement face à des résistances dans leur colonie respective. Les deux administrations coloniales décident donc de recruter, chacune de leur côté, une force de police principalement composée d’insulaires de Nouvelle-Guinée et des archipels environnants. Tout au long de la période coloniale, les effectifs grandissent. En 1914, plus d’un millier de policiers insulaires se trouvent en Nouvelle-Guinée allemande et britannique. Alors que la Première Guerre mondiale constitue un moment de césure, le recrutement de policiers persiste et certains d’entre eux sont même engagés dans les affrontements en Nouvelle-Guinée allemande. Les expéditions de police reprennent dans l’entre-deux-guerres et mènent à une augmentation du contingent de policiers lorsque le territoire allemand se transforme en mandat australien en 1921.

L’histoire des administrations coloniales dans l’océan Pacifique a généralement été exclue des analyses sur les violences coloniales européennes, du fait de leur distance avec la métropole et d’un attachement à une histoire nationale de la colonisation. En réponse, la dimension comparatiste de la thèse peut permettre de revisiter l’histoire coloniale allemande et britannique dans le Pacifique en interrogeant le rôle des policiers insulaires dans les métiers du maintien de l’ordre en situation coloniale. Ce faisant, ce travail soumet l’hypothèse que les policiers insulaires jouent un rôle essentiel dans la redéfinition des politiques et des pratiques du maintien de l’ordre colonial en Nouvelle-Guinée allemande et britannique entre les années 1880 et les années 1920.

Ce projet s’inscrit dans plusieurs axes de l’EUR Translitteræ par son approche ancrée dans l’histoire des transferts, des imitations mais aussi des mobilités en situation coloniale. La question autour des langues et des traductions est évidemment centrale pour lire les sources des administrations coloniales. Plus généralement, le cadre comparatiste permet d’interroger la circulation d’acteurs et de savoirs liés au maintien de l’ordre colonial au-delà des frontières impériales. Enfin, une approche transdisciplinaire entre l’histoire et l’anthropologie pourra être en mesure d’appréhender au mieux une histoire du fait colonial dans les terrains du Pacifique.

Image : 13 policiers insulaires au bord de la rivière Sepik en 1914, équipés pour certains de fusils et de képis allemands, Berlin, Musée ethnologique, Musées d’État de Berlin.

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