Méthode ArchEthno
par Florence WEBER (Centre Maurice Halbwachs)
Une équipe du CMH a conçu, avec l’appui du Labex TransferS puis de l’EUR Translitteræ, la méthode ArchEthno qui prend au sérieux le statut spécifique des matériaux ethnographiques, textuels, sonores et visuels. Ils peuvent devenir des objets d’une collection muséale, des archives pour l’historien ou des données pour la science, à condition d’avoir été contextualisés pendant l’enquête par l’ethnographe, qui peut décider de les publier ou de les ouvrir en accès restreint. Ils pourront ensuite être transformés en « données » grâce à un classement analytique qui permet au chercheur d’identifier les questions scientifiques auxquelles ils apportent des éléments de réponse.
La méthode s’appuie sur une suite logicielle qui permet de poser avec précision les délicates questions de la protection des données personnelles et des droits de propriété sur les données de la recherche. Elle fournit les outils intellectuels et techniques pour préserver pendant le temps nécessaire l’indépendance du chercheur par rapport aux enquêtés, aux médias et au champ politique. Elle a déjà été utilisée avec succès dans plusieurs cadres pédagogiques et scientifiques (stages de terrain, doctorat, recherches post-doctorales).
L’étape actuelle centrée sur la diffusion du logiciel poursuit trois objectifs :
- participer à un séminaire inter-labos sur les archives de la recherche en train de se faire ;
- mettre au point les différents usages institutionnels du logiciel : dépôt légal des annexes confidentielles des thèses dans différentes disciplines ; dépôt des annexes confidentielles d’une œuvre photographique à la BnF ; mutualisation des données à l’intérieur d’un collectif de partage pluridisciplinaire ;
- préparer pour juin 2024 une exposition sur les mobilités des personnes en situation de grande précarité, issue d’une enquête multisituée, utilisant le logiciel pour montrer au grand public l’intérêt, les limites et les dangers de la transparence des matériaux d’enquête.