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Gassendi et Descartes

By 30 août 2019avril 8th, 2024projet 2019

Colloque : Gassendi & Descartes : la controverse de la Disquisitio metaphysica

Porteuse du projet :
Sophie ROUX (République des Savoirs, ENS)

Ce colloque se déroulera pendant deux journées en mars 2020 et aura pour objet l’étude des échanges philosophiques vigoureux entre René Descartes et Pierre Gassendi dans le cadre des Cinquièmes Objections aux Méditations métaphysiques, des réponses de Descartes à ces objections et des réponses de Gassendi à ces réponses cartésiennes. L’ensemble de ces échanges fut publié par Gassendi en 1644 sous le titre de Disquisitio metaphysica. Alors même que les Cinquièmes Objections ont donné lieu à fort peu d’études de la part des spécialistes de Descartes, elles constituent une des critiques les plus complètes et minutieuses des Méditations prises dans leur ensemble. On trouve, dans la Disquisitio, des arguments particulièrement pertinents adressés à des aspects majeurs de la métaphysique cartésienne : sur le statut méthodique de l’usage du doute, sur la possibilité d’établir mon existence à partir de la pensée, sur la possibilité de penser l’infini, sur la distinction réelle de l’âme et du corps, sur l’immatérialité de l’âme. Le statut particulier de cet échange réside notamment dans le fait que Gassendi, par son engagement critique, n’hésite pas à opposer à Descartes des arguments auxquels il ne souscrit peut-être pas lui-même entièrement et qui présentent une forte teneur matérialiste. Gassendi est ainsi conduit, avant Locke, à formuler l’hypothèse de la matière pensante. Par conséquent, il s’agira, dans le cadre de ce colloque, d’évaluer dans quelle mesure la dimension d’échange critique, voire de polémique, peut conduire à une radicalisation des positions philosophiques (pour Gassendi) ou à une clarification de celles-ci (par exemple concernant le statut des vérités éternelles pour Descartes). Nous nous efforcerons également de mesurer l’écart entre les positions avancées par Gassendi dans le cadre de cet échange et celles qu’il sera amené à présenter dans ses textes plus tardifs, en particulier dans le Syntagma philosophicum.

Johannes VERMEER, L’Astronome ou plutôt L’Astrologue, 1668

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