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Anna ARATO

By 4 octobre 2021avril 11th, 2024Post-doctorant·es lauréat·es 2021

Anna ARATO

| Fragment |

Anna Arato est née le 17 février 1988 à Budapest (Hongrie). Sa thèse de doctorat, soutenue le 10 juillet 2019 à l’École normale supérieure, s’intitule La poésie en décalé. Innovation, déplacement de traditions poétiques et naissance de nouveaux genres chez Philippe de Rémi, seigneur de Beaumanoir. Ses domaines de recherche sont la littérature vernaculaire du Nord de la France des XIIe-XIVe siècles ; les réseaux littéraires et traditions textuelles ; le contexte socioculturel et la production poétique ; les récurrences thématiques et structurales dans les corpus lyriques et non-lyriques au Moyen-Âge ; l’émergence et évolution des genres poétiques (XIIe-XIVe siècles).

Projet : Le réseau poétique du Nord de la France des XIIe – XIVe siècles : traditions, transmissions, traductions

Le Nord de la France, et plus particulièrement la région de la ville d’Arras, constitue l’un des berceaux de la littérature vernaculaire médiévale au sein duquel se dessine dès la fin du XIIe siècle un réseau littéraire d’activité étendue. Le projet vise à redonner visibilité à ce large cadre poétique, esthétique, stylistique et socio-culturel, qui façonne à la fois les traditions littéraires, et les relations intertextuelles entre les différentes œuvres qui en sont issues. Il s’agira de réarticuler deux spécificités de ce contexte : l’expansion sans précédent de nouvelles formes et de modes d’expression poétiques ; les transferts textuels et génériques entre la poésie lyrique et non lyrique, en rapport étroit avec l’évolution des genres pieux et profanes.
La littérature médiévale vit de la réécriture : destinée majoritairement à la performance orale, la production poétique se nourrit d’un vaste corpus textuel et formel, auquel de nombreux trouvères apportent des renouvellements et des innovations diverses. Le décalage concerté qu’ils pratiquent par rapport aux œuvres de référence de leur époque fait écho aux changements sociétaux du XIIIe siècle en France, dont l’émergence des villes et celle d’une nouvelle forme de mécénat ; les traditions « romanes » et le chant courtois se voient progressivement remplacés par d’autres genres, mieux adaptés aux nouvelles exigences d’un public en pleine transformation. L’apport du projet est de retracer d’une part l’évolution de cette matière poétique collective dans laquelle puisent les auteurs et les œuvres poétiques étudiées, et, d’autre part, d’identifier les différents membres de ce réseau poétique à travers des compositions aujourd’hui inédites. Dans un esprit de décloisonnement, le projet vise à redonner cohérence à un contexte artistique dont les œuvres et les auteurs n’ont été jusque-là peu ou pas étudiés et commentés.
Pour attendre ses buts, le projet réunira, analysera et éditera une multitude de manuscrits, conservés à la Bibliothèque nationale de France, ainsi que dans d’autres collections publiques françaises et étrangères, avec l’objectif d’en constituer un fond autonome et indépendant. Il contribuera activement à la micro-analyse de l’histoire sociale, intellectuelle et artistique du Nord de la France, et, à une échelle plus globale, celle des réseaux littéraires liant les différents pays de l’Europe occidentale avec l’Angleterre au XIIIe siècle. En remettant au jour ce patrimoine méconnu, le présent projet a pour ambition de faire émerger un nouveau champ de recherche au croisement de l’histoire littéraire, de la philologie, de l’histoire de l’art et de la musicologie.

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