Faire l’histoire de l’émigration artistique à travers ses réseaux (1917-1961)

par Claire DEMOULIN (Translitteræ)

Il s’agit d’une journée d’étude internationale consacrée au rôle des réseaux d’émigrés dans la création et dans la politisation des contenus artistiques.

Par réseaux d’émigrés, nous entendons les espaces qui régissent la formation et l’organisation des relations entre les individus ou plusieurs groupes constitués, nés de l’expérience de la migration. Dans un contexte migratoire, les réseaux représentent des espaces intermédiaires et incubateurs qui permettent d’observer à différentes étapes, les processus de circulations culturelles transnationales. Pourtant, les réseaux demeurent dans certaines disciplines des SHS un angle d’étude mésestimé. Cette journée scientifique vise ainsi à exposer les rapports entre migrations et ses réseaux, univers sociaux et créations culturelles dans une perspective d’histoire transnationale, autant pour le rôle structurant des sociabilités sur lesquelles les créateurs s’appuient pour se positionner dans leur milieu professionnel que, en retour, pour l’impact et/ou l’influence de ces réseaux sur le contenu des œuvres et la fabrique des représentations.

Prenant en compte le fait qu’il s’agit d’événements migratoires voulus ou forcés, une attention particulière sera accordée à la fonction politique que revêtent les réseaux. D’une part, nous interrogerons la nature de ces espaces comme des lieux discrets de politisation par l’art. D’autre part, nous considérerons le poids qu’ils peuvent occuper dans un rapport qui oppose traditionnellement des individualités aux processus collaboratifs qui caractérisent certains domaines artistiques. Enfin, nous analyserons l’échelle des réseaux émigrés à l’aune de l’agentivité que gagnent les acteurs qui y sont associés et du type de transferts culturels qu’ils favorisent.